

Mondiaux de cyclisme: Paul Seixas, la découverte en accéléré
Promis à être un "futur grand", Paul Seixas aborde "sans pression" ses premiers Championnats du monde de cyclisme chez les grands lors du contre-la-montre dimanche au Rwanda. Mais au sein de l'équipe de France certains le voient déjà "dans le Top 5".
Il y a un an à Zurich, le prodige lyonnais était devenu le premier Français champion du monde du chrono chez les juniors. Douze moi plus tard, après des débuts fulgurants chez les pros, il s'apprête à sauter deux classes et prendra le départ aux côtés de Remco Evenepoel et Tadej Pogacar, alors qu'il ne fêtera son 19e anniversaire que mercredi à Kigali.
Pour quel résultat ? "Je veux atteindre les objectifs physiques que je me suis donnés et après, on verra où ça me situe. Là, honnêtement, je ne sais pas", a-t-il expliqué à l'AFP samedi soir à l'hôtel des Bleus à Kigali.
Il faut dire que le coureur de Decathlon-AG2R n'a encore jamais fait un chrono aussi long (40 km). "Le plus long c'était aux Championnats de France" où il a terminé troisième fin juin. "Il faisait 28 kilomètres. Ça fait une grosse différence quand même. Sachant la difficulté du parcours ici, j'ai calculé que ça faisait à peu près la moitié du temps en plus", ajoute-t-il.
- "Quand même exceptionnel" -
Bruno Armirail, le champion de France en titre qui sera le deuxième Français au départ dimanche, ne se fait pas de soucis. "Je le sens bien. Ne lui dites pas avant demain mais pour moi, il fera Top 5. C'est un bon rouleur, un très bon grimpeur, donc le parcours lui convient très bien", glisse celui qui est aussi coéquipier de Seixas à l'année et donc bien placé pour décrire le phénomène.
"Avoir fait d'aussi bons résultats déjà, si jeune, c'est quand même exceptionnel. On a connu des coureurs qui marchaient fort et après ils ont coincé un peu. Mais je ne pense pas que ce sera le cas pour Paul. Il n'est pas au millimètre comme certains coureurs à son âge. Il peut encore progresser beaucoup. Ca deviendra un futur grand", insiste-t-il.
Sur ces bases, le sélectionneur Thomas Voeckler n'a pas hésité à retenir le jeune Seixas et même à lui proposer "entrée-plat-dessert" à Kigali puisqu'il disputera non seulement le contre-la-montre mais aussi le relais mixte mercredi et la course en ligne dimanche prochain.
"On n'a encore jamais eu en France quelqu'un qui présente à son âge de telles données, depuis qu'on les mesure", souffle le sélectionneur.
- "Le début d'un projet" -
Il a cependant demandé à Seixas de ne pas préparer particulièrement le chrono que le Lyonnais pourra courir "sans pression", avant de se voir confier un rôle "essentiel" lors de la course en ligne le 28 septembre.
"J'ai la même vision que lui", abonde Seixas qui s'est entraîné aux Arcs à une altitude similaire à celle de Kigali (1.600 m).
Vainqueur du Tour de l'Avenir en août sans être à 100%, il se sent "beaucoup mieux" et "arrive avec plus de confiance en (s)es capacités".
Alors oui, il se dit encore "en apprentissage" pour "découvrir le mode de fonctionnement de l'équipe de France" et cette première sélection est d'abord "le début d'un projet un peu plus long".
Il est ravi aussi de participer à ces premiers Mondiaux sur le continent africain, lui qui n'est "encore jamais venu en Afrique", et se régale de "vivre une belle expérience culturelle et humaine".
Mais l'ambition effleure rapidement sous son discours lorsqu'il lance, au moment de s'éclipser pour préparer ses grands débuts dimanche: "et maintenant, je vais me donner à 100%. Je ne suis pas là non plus pour faire de la figuration sur le chrono. On est quand même en équipe de France."
K.Martin--CT