

Financement de la protection sociale: la ministre du Travail pointe "une anomalie française"
La ministre chargée du Travail et de l'Emploi Astrid Panosyan-Bouvet a pointé jeudi sur TF1 "une anomalie française" en relevant qu'en France, "65% de la protection sociale est financée par le travail".
"65% de la protection sociale est financée par le travail. Cela nuit au recrutement, cela nuit au maintien de l'emploi et cela nuit également au pouvoir d'achat", a déclaré la ministre.
"C'est une anomalie française qui n'existe pas dans d'autres pays européens qui arrivent à concilier compétitivité économique et cohésion sociale. Il est temps de regarder ce sujet", a-t-elle ajouté.
Le Premier ministre François Bayrou a demandé fin mai un "effort à tous les Français" pour redresser les finances publiques en ouvrant la porte à une "TVA sociale" pour financer la protection sociale.
Votée en 2012 à la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy, puis aussitôt abrogée par son successeur François Hollande et donc jamais appliquée, cette mesure consistait à compenser des baisses de cotisations pesant sur le travail par une augmentation de la TVA, pour affecter une fraction de cette taxe prélevée sur la consommation au financement de la Sécurité sociale.
"Le travail doit financer les risques associés au travail. C'est les retraites, c'est l'assurance chômage, c'est les accidents du travail, bien entendu. Mais le travail n'a pas à vocation à financer des risques qui sont universels", a insisté Mme Panosyan-Bouvet.
Interrogée sur la proposition du député Renaissance Mathieu Lefèvre d'instaurer une "année blanche", c'est-à-dire un gel en 2026 des prestations sociales à leur niveau actuel, la ministre a répondu : "plein de pistes (...) sont sur la table".
"Ce sont des choses qui doivent être investiguées et instruites" dans une approche d'ensemble, "pour qu'il y ait ensuite une annonce globale à partir de mi-juillet".
"Il faut un plan d'ensemble pour montrer que l'effort est absolument partagé partout et par tous dans notre pays", a-t-elle souligné.
Parlementaires, partenaires sociaux, représentants de syndicats professionnels de la santé et plusieurs ministres se sont réunis en début de semaine à Bercy pour réfléchir "aux leviers" d'un retour à l'équilibre financier de la Sécurité sociale avant 2029, objectif du gouvernement malgré un déficit chronique.
N.Morris--CT